22-23 janvier 2011 à Savonnières-en-Perthois
Ah, Savonnières ! Une carrière aux galeries labyrinthiques, un portage épique jusqu’à un bivouac à l’ambiance chaleureuse et enfumée, des gouffres aux noms mythiques…
Un week-end là-bas, c’est deux jours dans l’obscurité, à dormir dans un refuge faiblement éclairé et peu à peu envahi par la fumée des cigarettes et des acètes, une antre minuscule simplement aménagée d’une grande tablée, sur laquelle vont progressivement s’amasser, dans un foutoir indescriptible, restes de repas, miettes, mégots, emballages, vaisselle sale, cire de bougie et autres immondices. C’est aussi une atmosphère saturée d’humidité où rien ne sèche, sauf les réserves de bière. Savo, c’est un peu le repaire du CSM, et aussi un passage obligé pour tout initié. Une plongée abrupte dans le monde rude mais festif des spéléos, à laquelle tous les initiés ne survivent pas. Si tu reviens d’une sortie à Savo avec le sourire, tu es digne d’adhérer au Cercle Sado-Maso !!!
Brebis égarées
Après quatre mois de disette spéléologique, autant dire que lorsque j’arrive chez Eric vendredi soir vers 17h, je suis bouillant d’impatience. Tous les kits sont prêts à être embarqués, mais déjà quelques brebis égarées ont décidé de saper la belle organisation de notre président : Dédé et Vincent sont toujours bloqués sur le périph’ alors que le départ est prévu dans une demi heure ! Tant pis pour eux, ils nous rattraperont en route. On décide de décoller après avoir embarqué au pas de course la tonne de matos et de bouffe dans le minibus. On est chargé ras-la-gueule, mais il faut encore prévoir une petite place pour Fred, son échelle télescopique et sa claie de portage. Et c’est parti pour un voyage sans encombre, marqué par une brève pause rituelle à Sommesous, et par quelques petites perversités de notre chauffeur qui, agacé par les retardataires, prenait plaisir à appuyer sur le champignon dès que ces derniers avaient la moindre chance de nous rattraper : “z’avaient qu’à être à l’heure, qu’y s’démerdent !!!”.
Bivouac à Los Fouyants
Savonnières, ça commence toujours par un portage mémorable dans des galeries interminables, boueuses et défoncées. La nuit et le gel se sont abattus sur le parking de l’entrée de la Gare, et il faut vite se mettre en tenue. Pierrot, arrivé “en indépendant”, doit s’entraîner pour un truc hardos prévu le week-end prochain : il choisit les 3 kits les plus gros, les attache solidement sur sa claie, et prend la direction du cavage. Le ton est donné ! Après une bonne demi-heure de marche, les épaules et les bras en feu, hors d’haleine, on atteint enfin la tour Eiffel gravée dans un pilier, signe que le refuge n’est plus qu’à une cinquantaine de mètres. Pas le temps de souffler, il faut repartir rejoindre les traînards qui, ayant préjugé de leurs forces, ont dû abandonner une partie de leur cargaison en route, et le petit filou qui, au prétexte d’attendre les retardataires pour leur montrer le chemin, s’est économisé un aller-retour !!!
Une petite bière pour se rafraîchir, et on passe à l’aménagement de notre nid douillet. La sortie ayant eu un succès fulgurant digne de Woodstock (17 participants !), tout le monde ne pourra pas dormir dans le refuge. En bon conservateurs, Eric, Patrick, Laurent et moi-même on prend notre place habituelle sur le front de taille. L’autre partie du CSM s’installe à côté, dans une partie récemment isolée par des bâches en plastique. Dédé met en pratique les recommandations du dernier stage P.A.S.S., en y installant une tente faite d’une couverture de survie et chauffée par une lampe à souder. Fidèles à leur réputation de cataphiles, les gars du SCCI jettent leur bivouac un peu à l’arrache, entre une hague et deux piliers en face du refuge. Juste à l’endroit où certains ont pris l’habitude d’aller pisser la nuit !!!
Quand le MP3 d’Eric commence à chanter, le refuge s’anime et prend une forme presque accueillante : table nettoyée et chaises déployées tout autour, bières entassées dans un coin, repas du soir qui réchauffe doucement sur le gaz, matos étalé sur une bâche. On peut enfin souffler autour d’un plat de pâtes carbo (sans crème ni jambon !), en écoutant religieusement l’hymne du CSM (Moi, Lolita interprété par Alizée).
L’Avenir hors-crue
Lorsqu’il est question de se faire un petit gouffre avant de dormir, Pierrot propose d’équiper l’Avenir. Mais en équipant hors-crue, car ce rude gaillard ne veut pas se mouiller ! Après avoir vainement tenté de convaincre Eric, Clément et Vincent de nous accompagner, Patrick, Nicolas et moi enfilons nos baudars et rejoignons l’équipe de tête (Pierrot et Karx avec les deux initiés, Amélie et Dédé). Pierrot avait vu juste, c’est bien mouillé et l’équipement hors crue permet de voir la cavité sous un autre angle : une petite vire sinueuse, un équipement en facteur 2, et une jolie douche dans la grande salle qui précède le méandre. Nico fait un petit tour dans le méandre mais abandonne aussitôt : “c’est mouillé et y a de la boue partout sur les parois”. Je tombe le baudar et m’y engouffre à mon tour, pendant qu’Amélie entame la remontée en tentant désespérément d’éviter la chute d’eau. Je fais demi-tour là où le méandre fait un premier U et oblige à de nouvelles contorsions. Ce n’est encore pas aujourd’hui que j’en verrai le bout !
Le déséquipement se passe sans anicroche, Patrick s’occupant de la première partie et moi de la seconde. On retrouve notre refuge paisiblement endormi. Il est 5 heures, le temps pour moi d’aller pioncer un peu. Pierrot repart zoner dans la carrière en compagnie d’Amélie, Karx et Nicolas qui, n’ayant pas de duvet, n’a aucune envie de se coucher. Ils se pieuteront finalement vers 7 heures, dans un ancien abri de carriers à deux pas du refuge.
Les charlots à la Besace
Une fermeture éclair qui s’ouvre, quelques soupirs et étirements, la porte qui claque, le réchaud à gaz qu’on met en marche, quelques jurons concernant l’état déplorable de la table, un briquet qu’on allume … ça y est, ces satanés lève-tôt (il n’est que 11 heures !) ont brisé le silence et l’obscurité de la carrière. Inutile de résister et d’essayer de se rendormir : le bruit ne fera que s’amplifier ! Attirés par l’odeur de café-clope, à peu près tout le monde se rassemble autour de la table. On parvient à former deux groupes d’exploration : Patrick part équiper la Besace avec moi, Clément, Vincent et Bertrand (un nancéen qui nous a rejoint ce matin à l’invitation de Clément). L’autre groupe se compose de Babar (qui, me semble-t-il, avait convenu de spéléoter dès 7 heures du mat’ avec Pierrot – à peu près l’heure à laquelle ce dernier s’est couché !!!), du SCCI et d’Eric qui décidément ne quitte plus ses nouveaux amis cataphiles.
Dans la petite bouche qui constitue l’entrée de la Besace, Patrick entame un court ramping et s’attaque à l’équipement : petite main courante sur P17 humide, suivi de quelques ressauts. Jusqu’ici tout va bien, à part un frottement corrigé par Bertrand (une dèv confectionnée avec une cordelette sortie de son chapeau). On cherche vainement les fameux amarrages forés qui font la fierté d’Eric et de Vincent. Dans cet environnement humide et boueux, ils se sont peut être transformés en amarrages fourrés (à la glaise), à tel point que seuls leurs auteurs sauront les retrouver.
Les choses se corsent quand il faut rabouter les cordes au niveau du rail qui surplombe la boîte aux lettres. Pas évident de tresser un chaise double sans s’emmêler les pinceaux, et sans aboutir à un tas de pus épouvantable ! Plus haut, Clément et Vincent montrent quelques signes d’impatience. Il faut dire qu’ils sont bloqués au pied du P17 (très légèrement arrosé), et ces messieurs détestent recevoir des gouttes d’eau glacée dans le cou… Tiens, ça vous apprendra à donner des infos moisies au sujet d’un abri anti-atomique planqué au fin fond du Gros Ramassis de Saletés !!!
Après trente six mille vérifications, on conclut que les noeuds sont corrects, bien qu’esthétiquement ratés, et la descente se poursuit. Je prends le relais devant la lucarne qui s’ouvre sur un P9. Il faut à nouveau rabouter, mais Bertrand nous sauve encore, en nous révélant qu’on peut tout à fait rabouter avec un huit tressé à la place d’un chaise double. Information bien utile : du coup, mon équipement parait beaucoup plus propre que le tas de pus de Patrick !!! De toute façon, on convient de déséquiper entièrement à la remontée, histoire d’effacer toute trace de nos bourdes et éviter les diatribes du président.
Chute ! … de kit !
Tout fier de mon noeud, j’installe mon descendeur et balance mon kit dans le puits. Court moment de flottement, pendant lequel j’entends le kit glisser bruyamment contre la paroi, et attends, incrédule, que sa longe se tende enfin sous mon maillon de ceinture. Mais bizarrement la longe ne se tend pas. Et pour cause : j’ai oublié de longer le kit ! Le puits est noir, j’ai beau me pencher, je n’y vois pas grand chose, et ce maudit kit continue sa chute dans un raffut, amplifié par l’écho, caractéristique de la toile cirée qu’on rape, tasse, frappe, et fouette avec violence. Interminable moment de solitude, finalement coupé par un dernier bruit sourd provoqué par l’impact du kit à la base du puits ! Je descends rapidement pour constater l’étendue des dégâts … finalement négligeables. Le kit est simplement étendu au sol, il n’est pas coincé au fond d’une faille impénétrable ! L’incident est clos, les autres peuvent me rejoindre au fond. Personne n’est chaud pour passer l’obstacle suivant (une étroiture coudée donnant sur un petit ressaut), et de toute façon je ne parviens pas à trouver le moindre split pour descendre (à moins de négliger bravement les frottements ?). On décide donc de se poser là avant la remontée. Je passe en dernier, et finalement je ne déséquipe pas : je me contente simplement de “nettoyer” un peu le tas de spaghettis de Patrick.
Le retour des charlots à la Besace
Au bivouac, on retrouve les autres dans leur activité favorite (glander, confortablement installés autour de la table) tandis que Laurent peaufine sa sculpture (un spéléo qui a l’air de très très mauvais poil) à l’angle d’un pilier. Une petite pause et c’est reparti, car finalement il faut déséquiper la Besace. Je fais équipe avec Daniel, alourdi par de nombreux gadgets (boussole, énorme lampe phare, …). Ce qu’il y a de bien avec Dani, c’est qu’il est toujours partant pour une bonne dose d’adrénaline. Arrivés au fond, il s’engouffre dans l’étroiture qui nous avait bloqués quelques heures plus tôt, mais ne trouve pas de points d’amarrage non plus. On remonte le puits, déçus et frustrés. Histoire de se consoler un peu, on décide d’équiper le puits terminal qui se trouve dans l’axe des ressauts, au niveau de la lucarne. Imaginez, un novice dans l’art de l’équipement, accompagné d’un intermittent de la spéléo (une ou deux sorties par an) : on se prend à nouveau la tête sur le tressage de chaise double, on tergiverse sur la solidité des amarrages, on psychote à propos de la longueur de la corde, on vérifie quinze fois les noeuds, les viroles, bref “on le sent pas trop, là” ! Je finis par m’y longer et installer mon descendeur, ça semble tenir la route. Arrivé en bas, j’entends Dani qui m’incite à remonter “doucement, surtout”. Tiens, pourquoi il descend pas lui aussi ? Et là seulement ça fait tilt, je réalise que (peut être) le deuxième amarrage travaille (un peu) à l’arrachement ! Je remonte doucement, sans même tenter d’éviter la cascade de flotte qui me tombe dessus, en espérant que ça ne lâche pas.
Je rejoins enfin Dani, sain et sauf, et content d’avoir survécu à mon premier équipement sans l’assistance des vétérans du club. Rien à signaler côté déséquipement, à part que ce petit malin de Dani à “oublié” de m’attendre pour récupérer le premier kit de cordes. Du coup j’ai dû remonter le dernier puits avec deux kits : une première expérience assez désagréable, je dois l’avouer !
Dîner de gala
Avant de rentrer, on fait un petit crochet par le Cornuant et le Dindon, où le SCCI est censé s’entraîner au décrochement d’équipier. Leur absence ne nous étonne guère, ces fêtards ayant probablement préféré rester peinards au refuge !!!
On retrouve notre refuge encore plus enfumé et animé que d’habitude. Notre président, tel un souverain contemplant son royaume, trône au bout de la table, fier de la bande d’énergumènes rassemblés autour de lui. Des spéléos de Nancy sont venus faire coucou mais ils ne restent pas longtemps. La tambouille réchauffée, le dîner de gala peut commencer. Ça tombe bien, parce que je commence à avoir sérieusement faim et froid !
On conclut par une petite promenade digestive dans les vestiges de l’usine allemande. Je comprends enfin l’utilité de l’échelle téléscopique de Fred : accéder aux étages supérieurs, où se cacheraient de magnifiques fistuleuses. Mais on a eu beau envoyer notre drône d’exploration (Nicolas) dans tous les trous qui s’ouvraient dans le ciel de la carrière, on n’a trouvé nulle trace de ces mystérieuses concrétions. Abrutis de fatigue, on décide de rentrer à la base pour pioncer, tandis que la bande à Pierrot continue de cuver son vin dans la champignonnière.
Premier déséquipement
Dimanche matin, le refuge s’anime plus tôt que d’habitude car le programme est chargé : planter des spits dans l’Avenir pour faciliter l’accès à l’Avenir 71, une galerie fossile rarement explorée. Aussitôt Nicolas fait son apparition : réveillé depuis au moins une heure, grelottant et affamé, ce dernier a erré dans la carrière, seul, en attendant que quelqu’un se réveille. Pas facile de dormir dans le froid et l’humidité, quand on n’a pas de duvet !
Eric, Fred et Patrick prennent la direction de l’Avenir, tout contents d’aller jouer un peu avec leur perfo. Connaissant les zigotos et leur capacité innée à discutailler, pinailler, et à prendre tout leur temps, on se dit que l’équipement ne sera pas fait de sitôt. En attendant, Nico et moi accompagnons donc Babar déséquiper la Sonnette 2. Arrivés au pied du P30, Nico se porte volontaire pour son premier déséquipement. On lui explique rapidement sa mission : “bah c’est simple, tu remontes, t’enlèves tout et t’enkittes au fur et à mesure”. Aussitôt dit aussitôt fait, notre jeune recrue effectue sa tâche avec efficacité et précision. Mais dans le boyau étroit qui précède la sortie, il commence à donner quelques signes de fatigue et émettre quelques plaintes. Confortablement installés sur le petit chaos de rochers situé à la sortie, Karx, Babar et moi savourons notre victoire, avec une pointe de sadisme : Hourra, on a enfin réussi à exténuer l’infatigable Nicolas !!!
Embouteillages à l’Avenir
Un rapide passage au bivouac pour déposer les kits et boire un coup, et je file rejoindre les autres, persuadé que l’accès à l’Avenir 71 est maintenant entièrement équipé (on leur a laissé pas mal de temps, quand même !). Cruelle désillusion ! Ça bouchonne complètement au niveau de l’hélice, car nos joyeux perforateurs s’amusent comme des petits fous avec le Makita : Fred et Eric en profitent pour faire quelques amarrages forés, offrant une variation intéressante dans un gouffre que l’on commence à bien connaître. Pendant ce temps, Dédé, Babar et Karx attendent debout les pieds dans l’eau, maudissant intérieurement cette satanée équipe de pointe, tandis que Dani essaie de passer le temps en s’asseyant dans l’hélice pour faire monter l’eau et provoquer des petits ras-de-marée.
La patience de Dédé et de Babar a des limites, ils abandonnent et rentrent au bercail. Dani veut absolument sa “dose d’adrénaline”, et il a sa petite idée pour l’obtenir : on fait un saut au refuge pour prendre des cordes, et on équipe l’Avenir “classique” tous les deux, comme des grands. L’idée est séduisante, après tout on s’en est bien sortis hier dans le puits terminal de la Besace (hum hum). Laurent nous aide à préparer deux kits avec deux cordes de 30m, une vingtaine d’amarrages et des sangles. C’est beaucoup trop, mais on est jamais sûr de rien !
Comme des grands
Arrivés à l’hélice, on fait un rapide coucou à la Montgeronnaise De Perforation qui continue de creuser des petits trous partout, et j’entame l’équipement du premier puits, avec un Y qui plonge directement dans la cascade (l’équipement hors-crue, c’est pour les chochottes !). Dani me rejoint tandis que je place un frac pour passer un petit ressaut, et atteindre la tête du puits suivant. Pratique, il y a des broches partout ! Pour passer le ressaut qui suit, je confectionne une dèv à l’aide d’une sangle. Le réglage de sa longueur laisse à désirer, mais l’essentiel c’est que ça ne frotte pas, non ? On se contorsionne dans le premier méandre, pour atteindre le dernier puits. Petit cafouillage pour trouver les bons amarrages (je n’ai pas vu tout de suite les broches au dessus de ma tête), et hop on se retrouve en bas, devant l’entrée du méandre terminal. L’équipement s’est bien déroulé et je commence à prendre de l’assurance ! Mais pas le temps de s’endormir sur ses lauriers, il faut vite remonter si on veut avoir une chance de visiter la galerie 71 avant de sortir. On se dépêche en vain : de retour à l’hélice, Karx vient juste de retirer les derniers amarrages de la vire. Pour couronner le tout, c’est bien sûr à moi de déséquiper les derniers puits !
Le traditionnel cassoulet du dimanche conclut nos péripéties grottologiques. On profite de ces derniers moments de tranquillité avant l’agitation du départ : faire l’inventaire du matos collectif, replier les duvets, entasser les restes de bouffe dans les kits, nettoyer la table, ramasser des dizaines de mégots jetés par terre pendant le week-end, pour enfin entamer, en une lente procession, le long chemin de croix qui nous ramène au dehors. Avec la fatigue, on commence à manquer de discernement : Fred souffre le martyr avec sa claie de portage bringuebalante, mais refuse catégoriquement toute forme d’assistance. On est pourtant cinq autour de lui, et à peine chargés puisque c’est notre deuxième voyage !!!
Les derniers kits sont entassés négligemment dans le minibus. Vers 18h on quitte Savonnières, après 44h heures sous terre qui ont passé bien vite ! Pour sa prochaine sortie, le CSM s’attaquera à un adversaire plus coriace : le gouffre de Montaigu (-385 m). Nos héros survivront-ils à ces profondeurs infernales ? Vous le saurez en lisant le prochain CR !
Brice